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Peinture murale Eglise de Saint-Denis-en-Bugey

Le décor de l’église de Saint-Denis-en-Bugey : l’œuvre d’un enfant du pays, Pierre PAULIN.

Pierre PAULIN est né en 1907 à St-Denis-en-Bugey, d’une famille d’employés des chemins de fer. A cette époque, ses parents louent un logement à l’étage de la « maison Monet » – c’est-à-dire l’actuelle mairie.

Il suit des études primaires à l’école communale de St-Denis, puis à Ambérieu à l’école primaire supérieure libre. Il entre ensuite à l’école professionnelle de Carriat, à Bourg-en-Bresse où il développe son habileté technique. Adolescent, il est bon dessinateur et tâte un peu de peinture, comme son cousin Albert Delominy – futur maire de St-Denis – qui est un assez bon peintre amateur.

Rompant avec la tradition familiale de cheminot, il opte pour une carrière artistique. Il suit les cours de l’Ecole des Beaux-arts de Lyon, mais il doit arrondir le maigre pécule que lui attribuent ses modestes parents en travaillant à temps partiel pour divers décorateurs lyonnais où il apprend la décoration murale.

Il est aussi très actif à la paroisse où il fait partie de la troupe de théâtre. En 1926, comme il jouit de l’estime du curé, l’abbé Donat, celui-ci lui confie la rénovation de la salle paroissiale (actuelle salle Berlioz). Satisfait du résultat, le curé lance un défi au jeune peintre : peindre l’église dont la décoration n’avait été qu’amorcée lors de sa construction en 1868. Pour mettre l’artiste dans le bain, le prêtre emmène Pierre Paulin en Italie voir les peintures de Florence ou de Rome! Ils voyagent par les trains de nuit pour économiser l’hôtel et visiter tout le jour.

En 1928, Pierre Paulin commence l’exécution du fond étoilé de la voûte du chœur, inspiré de la Sainte-Chapelle de Paris, puis il peint les registres supérieurs des murs latéraux représentant les figures des saints. Il réalise lui-même aussi bien la préparation des fonds que le décor proprement dit. Les figures sont encore hiératiques, inspirées de gravures ou des personnes de l’entourage du jeune peintre : les copains et copines de la troupe théâtrale, la serveuse du café, l’abbé Donat lui-même, qui pose pour Saint Paul (le 1er à droite). Au démontage des échafaudages, le curé est satisfait et accepte qu’il continue. Mais il lui faut d’abord effectuer son service militaire ; en 1929 il est incorporé à Mayence.

A son retour, considérant que le les personnages du décor supérieur lui ont donné beaucoup de mal, il décide de compléter ses études interrompues aux Beaux-arts de Lyon. Il y a comme professeur le peintre-verrier Georges Decote (ancien élève de Gustave Moreau, condisciple de Rouault, Matisse et Marquet) et il suit un cursus honorable, où il obtient plusieurs mentions. C’est là qu’il se lie avec la surdouée de la classe Renée Besson qui deviendra sa femme et sa collaboratrice.

En 1931, Pierre Paulin s’attelle à la finition de l’église de St-Denis. Il compose et exécute les grandes scènes des registres bas du chœur et les médaillons, ainsi que les 2 bas-côtés latéraux en 1932 et 1933. Les scènes sont dès lors traitées de façon plus picturale. Il se dit alors influencé par les symbolistes, mais on voit que le jeune artiste admire aussi Fra Angelico, Nicolas Poussin ou Maurice Denis. Le peintre ne touche pas à la nef qui restera plâtrée ; c’est seulement dans les années 1970 qu’on fera exécuter leur mise en couleur selon une palette dégradée qui s’harmonise avec le décor du chœur. Actuellement, des fuites de toiture ont endommagé certains fonds et entraîné des altérations de la peinture qui nécessiteraient une restauration partielle.

Installé ensuite à Lyon, Pierre Paulin fera, avec sa femme, une longue carrière de peintre, laqueur et verrier. Il est resté actif presque jusqu’à sa mort à 100 ans, en 2007. Il repose dans caveau familial au cimetière de St-Denis, où il avait dessiné et fait graver par Pierre Dumas une crucifixion sur un panneau de verre noir (tombe PAVLIN).

 

 

  1933  /  L'Œuvre, Peinture murale  /  Last Updated September 7, 2016 by Michel Paulin  /